WOLFGANG W. PARTH LE REFLUX

WOLFGANG W. PARTH LE REFLUX Editions France Empire, 1960 476 pages. Traduit de l'allemand par R. Jouan « Le reflux, dépeint par Wolfgang W. Parth, est celui de l'armée allemande du Caucase battant en retraite des rives du Terek à celles de l'Elbe, fleuves dont les lits sont séparés par des milliers de kilomètres. En janvier 1943, quand les landser de cette armée reçu­rent l'ordre d'évacuer leurs positions avancées aussi loin de l'Allemagne ils comprirent que l'heure de prendre «le grand tournant» avait sonnée. La liaison par le Proche-Orient avec l'Armée Rommel d'Afrique appartenait désormais au domaine du rêve. Ils reprirent en sens inverse le chemin de leur destin, un chemin qui, de la steppe des Kalmouks, frontière de l'Asie, les ramènera aux portes de Berlin, en passant par le Kouban, la Crimée, l'Ukraine, la Roumanie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et les ruines de leur mère-patrie. L'auteur raconte ce drame avec un réalisme sans indul­gence et un humour noir d'autant plus mordant qu'il a vécu cette aventure comme simple soldat. Deux de ses person­nages resteront inoubliables. Le caporal Fritz Kleebusch qui, dans cet enfer, va découvrir le grand amour. Le colonel Graupner lui, s'étant donné pour mission de sauver de l'anéantissement les hommes de son régiment, ira jusqu'à participer au complot contre Hitler. Après l'échec de l'attentat du 20 juillet 1944, l'armée recule dans une hâte panique. Des cours martiales siègent sans désemparer, des pelotons d'exécution fauchent les condamnés à mort pour lâcheté devant l'ennemi ou tentative de désertion. En janvier 1945, dans un chaos sans nom, l'avance russe encercle les survivants de la gigantesque retraite d'un mur infranchissable. Du troupeau humain, se formant en colonnes pour se rendre en prison, s'élève alors la voix de Kleebusch : 'Tête haute, camarades, crie-t-il, vers l'est de nouveau, en avant...' »