Grec antique mycénien Marbre Tête monumentale du dieu

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Description

Tête monumentale du dieu Sabazios

CULTURE : Grecque antique

PÉRIODE : Période hellénistique, IIe siècle av. J.-C.

MATÉRIAU : Marbre

DIMENSIONS : Hauteur 43,5 cm

PROVENANCE : D'une collection privée allemande. Acquis auprès de la Galerie Puhze, à Fribourg, en 1985.

PUBLICATIONS : - Catalogue "Kunst der Antike 6", Fribourg-en-Brisgau, 1985, N. 28.
-Optimus Princeps. J. Bagot Archéologie. Barcelone. 2017. Fig. 29.
- Aisthétique. J. Bagot Archéologie. Barcelone. 2018. Fig. 22.

ETAT : En bon état de conservation. Dans son jus sans aucune restauration.

DESCRIPTION:

Buste monumental à l'honneur du dieu phrygien Sabazios. Il est sculpté dans un seul bloc de marbre et présente une patine brun terreux. La tête est légèrement inclinée vers la droite. Sa puissante crinière disposée en tresses ondulantes et son épaisse barbe bouclée ressortent. Une couronne de feuilles de laurier repose sur la tête. Le buste est constitué de la tête et du cou, seule une petite partie des épaules restante. La pièce faisait auparavant partie d'une sculpture monumentale dans l'un des temples dédiés à ce dieu.
Les vêtements qui couvraient le corps étaient visibles au-dessus des épaules : une tunique légère visible sur l'épaule droite et un manteau plus volumineux couvrant l'épaule gauche. Ces vêtements pouvaient être respectivement un chiton et un himation.

L’expression du visage est poétique, presque dramatique, exprimant un fort sentiment de mélancolie. Le regard est fixe, la bouche légèrement ouverte et le mouvement exprimé à travers les cheveux et la barbe. Ces caractéristiques indiquent la chronologie de la sculpture, qui se situerait entre le milieu du IIIe siècle et le milieu du IIe siècle av. J.-C. Il s’agit d’une période où, dans le monde hellénistique, dominait un courant de type baroque, l’« École de Pergame », marquée par des motifs ornementaux, des compositions pyramidales complexes, avec des personnages dans des poses angoissées, dramatiques et à la musculature exagérée.

Le thème privilégié des artistes hellénistiques fut la lutte des monarques de Pergame contre les Galates lorsque ces derniers envahirent l'Asie Mineure. Ils créèrent des figures représentant ces batailles et célébrant leur victoire, comme le Gaulois Ludovisi à Rome. Ce sont des œuvres débordantes de pathos et de drame, avec de nombreux détails anecdotiques caractéristiques.

Le relief le plus important de l’autel de Zeus de Pergame est la frise de la Gigantomachie, qui représente l’exemple le plus clair d’un sentiment de férocité au rythme tortueux. Il s’agit d’une composition monumentale, tant par l’échelle de la frise extérieure que par le grand nombre de personnages représentés – plus d’une centaine. La frise de la partie inférieure de la structure est originale, dans la mesure où le sentiment de grandeur est renforcé par la proximité du spectateur. C’est ici que la sensation de mouvement et l’intensité de l’action atteignent leur plus haute expression, grâce à la diversité des poses et à l’exagération des gestes. L’expression de l’angoisse et de la douleur des géants vaincus par les dieux, ainsi que la fameuse « horror vacui », renforcent cette idée de type baroque. La tension sculptée dans la musculature des figures masculines et le mouvement des figures féminines sont importants. Quant à leur vêtement, ils rappellent l'œuvre de Phidias, bien que dans ce cas, le vêtement ne soit pas subordonné au corps qu'il recouvre.

Il est clair que ce buste n’a pas un regard aussi puissant que ceux de l’Autel, mais il est un clair exemple du dramatisme et de la monumentalité de ce courant artistique.

Sabazios est un dieu mystérieux, de caractère orgiaque et tellurique. Dans les inscriptions grecques et romaines, son nom apparaît avec des adjectifs importants comme saint, invincible et grand, ainsi que sa désignation comme divinité.

Il semble que la Thrace soit le berceau du mystère de ce dieu. De là, au Ve siècle av. J.-C., il arriva en Grèce par la Phrygie, par la route normalement suivie par les caravanes thraco-phrygiennes. Au IVe siècle av. J.-C., époque de splendeur des aspirations individualistes de piété, son culte se consolida. Au cours de la période hellénistique, il atteignit son plus grand moment d'expansion, arrivant à Rome par l'intermédiaire des colonies grecques de la Grande Grèce (Italie).

Le mythe de Sabazios plonge ses racines dans le substrat tellurique. Les traits caractéristiques de ce dieu, ainsi que son origine et la trajectoire de diffusion de son culte, expliquent les diverses implications du syncrétisme dont il fut l'objet.

Il fut fréquemment assimilé dans le monde grec à Dionysos, et considéré comme un Dionysos plus ancien, fils de Zeus et de Perséphone. Les nombreux traits communs entre Sabazios et Dionysos proviennent de leur nature de jeunes dieux de la végétation. On lui attribue l'idée de domestiquer les bœufs et de les soumettre au joug. C'est ce qui explique les images où il est représenté avec des cornes sur le front. Selon certains mythes, après l'arrivée de Dionysos en Phrygie, la Grande Mère des Dieux (connue en Asie Mineure sous le nom de Cybèle et chez les Grecs sous le nom de Meter-Gaea, Rea ou Déméter) l'initia aux mystères et il prit le nom de Sabazios. C'est la raison pour laquelle il était vénéré à Athènes dans le temple même de la déesse Déméter (Rea). Une partie de son culte incluait la mort annuelle du dieu dans les champs de blé, où les participants à ce rituel le pleuraient.

Sa condition céleste est d'une certaine manière un reflet du dieu céleste thrace. Celles-ci sont incompatibles avec Dionysos mais expliquent en revanche son identification à Zeus et Jupiter. Il s'agit là encore d'un cas d'absorption de cultes et de divinités inférieures par un dieu au culte beaucoup plus fort. La tradition l'assimile à un descendant de Zeus. Ce dernier s'était accouplé avec Perséphone en prenant la forme d'un serpent et avait engendré Sabazios. Le serpent était bien sûr un animal sacré du dieu et avait un rôle important dans ses mystères. Le mythe raconte par exemple que le dieu s'était également accouplé sous la forme d'un serpent, avec une de ses prêtresses en Asie Mineure, qui lui aurait alors donné des enfants.

Sabazios ne fait pas partie à proprement parler du panthéon grec. Il est importé et ne possède pas son propre cycle de mythes, ou du moins de mythes exotériques. Peut-être, dans les mystères célébrés en son honneur, sa légende était-elle plus riche. Ses mystères avaient une certaine renommée, car il était un dieu choisi par ses dévots, et non une divinité commune. Un prêtre de Sabazios avait fait écrire sur sa tombe : « Mange, bois et réjouis-toi avant de venir me rejoindre. Tant que tu vivras, amuse-toi et n’apporte que cela à moi. Ici repose Vicentius, prêtre de Sabazios, qui célébrait les rites saints et divins. »

On sait peu de choses sur les rites et les cérémonies qui se développèrent autour de son culte. Il semble que ses disciples avaient des aspirations eschatologiques et que dans leurs cérémonies d’initiation, il y avait beaucoup d’éléments liés au cycle agricole et à la fertilité des champs. Ainsi, l’initié était aspergé d’un mélange de terre et de son tandis qu’il prononçait ces mots : « J’ai fui le mal et j’ai trouvé le meilleur » (Démosthène, Sur la Couronne 259). Le rituel et la formule font allusion à la résurrection après la mort et tout cela a une étrange similitude avec le rite chrétien du baptême. D’autres cérémonies d’initiation avaient à voir avec les serpents. Dans ce cas, il y avait une signification tellurique évidente, que nous voyons se répéter dans de nombreuses autres religions à mystères originaires d’Orient. Il y avait surtout une cérémonie à contenu sexuel indéniable, au cours de laquelle un serpent en métal était placé sous les vêtements de l’initié et qui, de l’avis des experts, était censé être une forme d’union sexuelle avec le dieu. C’est pourquoi Sabazios était souvent appelé « Dieu entre les plis de la tunique » ou « Dieu à travers le ventre ». Si l’on considère les conditions dans lesquelles se déroulaient ces cérémonies d’initiation aux cultes à mystères, il semble que celle-ci en particulier devait être, pour le moins, terrifiante pour les initiés, qui ne savaient pas avec certitude ce qu’ils allaient trouver dans un espace mal éclairé par des torches allumées.

En Asie Mineure, la diffusion du culte de Sabazios semble avoir été influencée par le monothéisme dominant dans les dernières années précédant la venue du Christ, surtout en raison du nombre et de l'importance des communautés juives qui s'y étaient établies. On peut imaginer que ce climat monothéiste ait rendu possible l'implantation de la religion chrétienne quelques années plus tard.

En Espagne, la présence du culte de Sabazios a été documentée avec de nombreux témoignages, notamment sur la côte méditerranéenne. Comme on peut l'imaginer, cela était dû au fait que la région était ouverte sur la mer. Grâce au commerce, elle était plus ouverte à l'influence orientale et à l'adoption de divinités étrangères, qui dans de nombreux cas finissaient par être confondues avec d'autres dieux locaux. L'une des pièces conservées au Musée national d'archéologie de Carthagène est une "Main de Sabazio". Ce type de pièce était relativement courant et différents musées possèdent des exemplaires similaires, qui sont presque les seules images qui font référence à ce dieu, à l'exception de quelques bustes comme celui-ci.

La main dont il est question ici fait un geste de bénédiction appelé « Benedicito Latina » et est associée à divers symboles. Elle correspond au type de Main Pantea lié au culte de Sabazio, un authentique objet liturgique qui pouvait être fixé à un sceptre dans les processions, ou destiné à être placé dans les sanctuaires ou à être utilisé dans le culte domestique. Cette main votive en bronze conservée à Carthagène provient de Phrygie et contient une figurine avec un bonnet phrygien et des chausses, les pieds posés sur la tête d’un bélier, levant le pouce, l’index et le majeur dans le geste du « Benedicito Latina » : le pouce de Vénus pour obtenir la prospérité, l’index de Jupiter qui guide vers un destin et le majeur de Saturne pour la pluie. La figurine imite le geste de la main qui la tient et l’aigle de Jupiter est assis sur l’index. Il ne s’agissait pas tant d’un geste de bénédiction que d’un geste propitiatoire utilisé avant le début d’un récital ou d’un discours : les orateurs grecs et latins ne l’omettaient jamais.



PARALLÈLES :
- Buste du dieu Sabazios, Empire romain, IIe siècle après J.-C., bronze. Musées du Vatican, Rome, Italie.
- Relief de Zeus, Empire romain, Ier-IIe siècle après J.-C., marbre. Musée de Burdu, Turquie.
- Sculpture du dieu Zeus-Sabazios, Empire romain, 170 – 230 après J.-C., marbre. Musée des Beaux-Arts, Boston, États-Unis.
- Buste du dieu Dionysos-Sabazios, Empire romain, bronze. Musée archéologique national de Naples, Naples, Italie.




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